L’arabe des autres (1)
Au boulot, on parle tous la même langue…: « l’arabe »…
Ou presque!
Le matin, Bassem me dit : « Sabaho », pour me souhaiter une bonne journée. Johnny me demande «Etrawa2ty?» pour savoir si j’ai pris mon petit déjeuner. Et Mimi me dit « se7etein » quand on commence à manger.
Bassem est syrien, Johnny est libanais et Mimi est algérienne.
L’autre jour, Salah mon voisin est venu me demander si j’ai une « charchafa ». J’ai fait semblant de comprendre. Et, j’ai fait l’intelligente en demandant : «t’as besoin d’une serviette, non ?» . Il a rigolé. « Charchafa » = un drap en syrien.
Pour Siham, une marocaine qui reste chez moi, quatre jours par semaine, c’est normal de me parler tout le temps avec sa langue. Sans problème, elle me raconte des histoires. En répétant dix fois par jour : « 3eyeiit » = fatiguée pour elle.
Pour moi, ce terme veut dire : tomber malade! Quand elle me l’a dit la première fois, je suis restée devant elle, sans vraiment comprendre comment peut-on tomber malade tout d’un coup ?… Mais maintenant, je distingue la différence. Et je l'utilise parfois, juste pour rigoler.
Siham ne rigole pas. Elle parle, et, parle. En Supposant, que je la comprenne, cette « langue », qui ressemble d’une façon ou d’une autre à "l’arabe". Vu qu’ils pronocent souvent les « K », « Kaf » et les « Ch », « Chin », d'une manière très forte!
Du Marocain, j’ai appris : « Dialo », « Zwina », « Bel Zeif », et « Safi »…Du syrien j’ai appris : « Chou », « Che3’la », « taba3ak », « Keifak »…
Et désormais, je me débrouille avec «l’arabe» des autres. Obligée. Au boulot, le monde arabe, y est.
Je comprends maintenant aussi, l’arabe des Palestiniens, des Algériens, des Tunisiens… et, parfois celui des Irakiens...fin, je peux deviner le contexte. C’est déjà pas mal. Quant aux blagues, je n’essaye même pas.
Pour conclure: En Egypte, on ne parle pas l'arabe...mais une autre langue qu'on appelle "arabe" ... Eh OUI!