Israa Abdel Fatah a été relâchée

Publié le par Nora Dardir

"Fille de facebook", comme on l’appelle dans la presse égyptienne maintenant. Israa Abdel Fatah a été emprisonnée pour avoir créé sur Facebook un groupe approuvant la grève du 6 avril. 18 jours plus tard, elle a été relâchée

Condamnée pour avoir "incité à faire la grève du 6 Avril dernier". Pour  Israa Abdel Fatah, 28 ans, il est hors question de commettre à nouveau un tel "crime". Le fait qu’elle ait passé quelques jours en prison, l’a changée. Israa se dit dorénavant "repentie" ! 
En outre, elle le dit haut et fort : "Je ne me suis pas renseignée sur la prochaine grève du 4 mai. Et je ne vais jamais y participer."

Israa raconte son histoire au quotidien indépendant El-Masry El-Yaom : "On était dans un café lorsque des hommes habillés en civil sont venus nous forcer à les suivre et à monter dans un microbus" lance-t-elle.
Ensuite ils les ont obligés à monter dans une voiture de police. Et après avoir fait le tour du Caire pendant 5 heures, ils les ont déposés au commissariat de police de Qasr el-Nil, où elle a appris ce qui se passait.
"J’y ai passé la nuit, accroupie, juste à côté des toilettes. Et le matin, la voiture est venue pour nous amener à la prison El Qanater, j’étais effrayée", poursuit-elle   
En prison, les gens n’étaient pas au courant de la grève. La situation d'Israa s'est donc révélée compliquée. Elle a dû expliquer la raison de sa détention aux prisonnières. Certaines étaient sévères avec elle. D’autres gentilles. Finalement ils ont compris que c’est la politique qui l’avait amenée là.

Une soudaine libération
Le jour de sa libération, tout son quartier a fait la fête. Décorations, musique et yoyos, les Mabrouk venaient de partout. Bassel Adel, secrétaire adjoint du parti El-Ghad, et Gamila Ismail, femme d’Ayman Nour, ex-dirigeant du dit parti et emprisonné en ce moment, l’attendaient pour la féliciter.
De son côté, son oncle a affirmé qu’"ils ont appris les nouvelles de la détention d’Israa via la presse." Tout en ajoutant "qu’ils se sont débarrassés de l’ordinateur et qu’Israa n’en aura plus rien à faire".
D’ailleurs, Israa a souligné son désir d’aller avec sa mère en Arabie Saoudite pour faire El-Omra, le petit pèlerinage, et y rester pour de bon. Mais elle est rapidement revenue sur ses paroles : "Je ne peux pas, c’est mon pays et j’ai bu de son Nil".

Libérée le 23 avril. Un jour avant, sa mère avait fait appel au Président, sa femme et au ministre de l’Intérieur, dans la presse égyptienne. Le lendemain, elle n’a pas tardé à recevoir un appel téléphonique de la part d’un des hauts responsables, pour lui annoncer la bonne nouvelle. "Tout en me demandant de prier pour eux pendant mon pèlerinage, notamment pour le Président", affirme-t-elle.


Nora DARDIR. (www.lepetitjournal.com - Le Caire/Alexandrie) mardi 29 avril 2008

Publié dans Egyptosphère

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
E
J'aime bien ce ke tu ecris mon amie.Les sujets sont tres interessants :)courage ma belle."j’ai bu de son Nil", moi aussi :)
Répondre
S
Elle a refuse de partir vivre en Arabie saudite,??? ca veut dire qu elle prefère rester dans un prison egytpien que de vivre en Arabie Saudite. Je pense qu'elle a tout a fait raison.
Répondre